Souffrance pendant les fêtes : un Noël loin de la joie

Souffrance à Nöel

Alors que la plupart des enfants attendent Noël avec impatience, moi, je le redoutais. Il m’évoquait plus de souffrance que de magie pendant les fêtes. Pas parce que je n’aimais pas les lumières ni les cadeaux, mais parce que cette période, censée rassembler les familles, me séparait de la mienne, et réveillait chez moi des émotions que je ne savais pas exprimer.

Le poids d’un conflit invisible

Petite, je passais les fêtes de Noël dans ma famille paternelle. J’y étais toujours bien accueillie, les sourires, les repas, les cadeaux étaient là. Mais dans mon cœur d’enfant, il y avait un vide. Ma mère n’était pas en bons termes avec cette famille, et avant mon départ, elle me partageait ce qu’elle considérait comme leurs mauvais agissements à son égard. Elle me confiait son ressentiment, sa douleur. Alors, même si j’étais bien traitée là-bas, j’arrivais chargée de ce poids.

Un rôle trop lourd pour une enfant

En plus de cela, ma mère me racontait les infidélités de mon père, alors que j’étais encore très jeune. Je voyais également les propres dérapages de ma mère, mais je restais silencieuse, sans rien comprendre.

Ce qui rendait tout encore plus confus, c’est que certaines de ces femmes qu’il fréquentait étaient invitées à ces fameuses fêtes. Ma mère, de son côté, me confiait la mission de repérer leur présence et, si je les reconnaissais, de ne pas leur dire bonjour.

Je portais donc, en silence, le fardeau de la méfiance, de la tristesse, et de la division.

Et ce n’est pas tout. Il arrivait aussi que ma mère me demande de lire des courriers qu’elle avait rédigés à l’attention d’une de mes tantes paternelles, dans lesquels je devais à haute voix exprimer un chagrin fabriqué par ma mère, et qui ne devrait pas être le mien.

Parfois, ces mots me touchaient et je laissais couler mes larmes. Mais ce n’était pas moi qui les avais choisis. Je le faisais par amour pour ma mère, par compassion, par immaturité aussi.

Nous étions tellement fusionnelles que ses douleurs devenaient les miennes.

Une présence sans place

Et moi, j’étais complètement perdue. Pour moi, c’était normal de faire ce qu’elle me demandait. Je n’avais pas encore les outils pour prendre du recul.

J’avais la boule au ventre, cachée derrière une attitude qui semblait ordinaire. J’aimais sincèrement les membres de cette famille, mais je n’arrivais jamais à me sentir tout à fait à ma place.

Il y avait une complicité entre les tantes et les autres neveux et nièces que je ne ressentais pas. Je n’avais pas les mêmes clés, pas le même naturel.

Alors que les autres enfants se réjouissaient à l’approche de Noël, moi, j’étais tiraillée. Il y avait les cadeaux, oui, mais il y avait aussi la tristesse, la solitude, la confusion.

Je pensais à ma mère, restée seule. Elle me manquait. Et ces « missions » m’empêchaient de vivre l’instant avec insouciance. J’étais là pour être là. Et c’était difficile.

Du côté de ma famille maternelle, Noël était presque inexistant. La famille était trop déchirée pour partager une véritable fête. Il y avait bien un sapin dans le salon. Et ça, c’était pour moi une source de joie sincère. Voir les lumières, les guirlandes… c’était suffisant pour allumer une étincelle dans mes yeux d’enfant. Mais ça ne pouvait pas apaiser tout ce que je ressentais.

Retrouver la paix, un Noël à la fois

Aujourd’hui encore, Noël reste pour moi une période sensible. Mais je la vis désormais avec beaucoup plus de paix et de joie qu’autrefois. Et choisir de déposer des mots sur ce que j’ai longtemps enfoui me fait le plus grand bien.

Peut-être que quelqu’un, quelque part, se reconnaîtra dans ce mélange de lumières et de larmes, et saura qu’il n’est pas seul.

Si pour toi aussi, Noël est une saison qui réveille des blessures, sache que même les souvenirs les plus douloureux peuvent, un jour, se transformer en source de lumière. Laisse Dieu venir apaiser ce qui saigne encore. Il connaît ton histoire, Il voit ton cœur, et Il sait comment y semer la paix.

Avec tendresse, Kathy

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